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La maison de tourbe viking

maquette et recherche par

Delphine Lepage Sandrine Toulouse-Joyal

 

 

TERRITOIRES

On estime l’arrivée des Vikings en terres Nord-Américaines aux alentours de l’an 1000. Partis depuis la Norvège vers la fin du 9e siècle de notre ère, ils auraient traversé l’Atlantique progressivement en s’installant d’abord en Islande, vers 870, et ensuite au Groenland. C’est à L’Anse aux Meadows sur l’île de Terre-Neuve que les archéologues ont pu démontrer le tout premier témoignage de la présence scandinave en Amérique par la découverte de huit bâtiments (sept résidences ainsi qu’une fonderie). La facture architecturale, les matériaux utilisés dans la construction ainsi que de nombreux artéfacts découverts sur les lieux ont confirmé l’hypothèse selon laquelle le site avait bel et bien été construit dans le style islandais du 11e siècle.

 

MODE DE VIE

L’activité viking à L’Anse aux Meadows était temporaire. Les installations auraient servi de lieux de soutien aux activités d’explorations estivales. Avant octobre, si les conditions de navigation le permettaient, les Vikings retournaient passer l’hiver au Groenland. Autrement, le site de L’Anse aux Meadows leur permettait de survivre à la saison froide.

 

HABITATIONS

En raison de leurs multiples migrations, les Vikings avaient besoin d’une habitation polyvalente qui pouvait accueillir plus d’une fonction (résidence, atelier de réparation de bateaux, forge, etc.) et leur assurer un toit solide jusqu’à leur prochain passage. La maison de tourbe était parfaitement adaptée à ce genre d’utilisation.

 

CHOIX DU SITE ET CONSTRUCTION DES MURS

La technique de construction consistait à découper des couches de tourbe d’une épaisseur de 0,3 m là où l’on désirait implanter l’habitation. Les bâtiments de L’Anse aux Meadows suivent un axe nord-sud et se situent à environ cent mètres du rivage. Les murs sont ensuite érigés par l’empilement de couches de tourbe et de blocs de terre séchée. Chaque mur est composé de deux rangées distinctes; une intérieure et une extérieure séparées par un espace vide d’un peu plus d’un mètre. Des lanières de tourbe sont installées en travers de celles-ci et à intervalles réguliers pour assurer leur conformité structurale. Du gravier et d’autres matériaux non compacts remplissent l’espace et permettent à l’eau de s’y écouler lors de fortes pluies. Plusieurs techniques peuvent être utilisées dans la confection des blocs de terre, mais la plus observée est appelée «klömbruhnaus». Les blocs sont coupés en forme de losange, puis empilés en alternant les sens pour obtenir un motif à chevrons. Les blocs sont généralement de 15-20 cm de hauteur et 50-150 cm de profondeur.

 

STRUCTURE DE BOIS MASSIF

Totalement indépendante, la structure de bois supporte le poids de la toiture. Elle combine poutres et poteaux de bois, d’environ 25 à 30 cm de diamètre. La structure du toit est composée de chevrons supérieurs reposant sur une poutre faitière, deux axes de poutres transversales et deux axes de poutres de contreventement. Ces dernières sont supportées par une succession de piliers en appui sur des pierres au sol qui empêche la structure de s’enliser. Des chevrons inférieurs sont soutenus par une série de piliers se trouvant à l’intérieur des murs, entre les deux enveloppes mentionnées plus haut. Les pièces de bois sont tenues entre elles à l’aide de chevilles et d’encoches.

 

LA MAISON CAMOUFLÉE

La dernière couche de tourbe appliquée à l’habitation provient généralement des sections sèches des tourbières où de grandes superficies y sont retirées. Les lanières de tourbes sont mises de côté pour le séchage avant d’être déposées sur le branchage recouvrant les chevrons de toiture. Ce processus les rend plus légères et leur octroie une consistance similaire au liège. Le branchage, quant à lui, crée un espace entre la structure de bois massif et la terre, prévenant ainsi la moisissure.

 

ORGANISATION INTÉRIEURE

Le plan de l’habitation comportait deux entrées à l’opposé l’une de l’autre et se divisait généralement en trois parties. Aux extrémités se trouvaient les espaces d’entreposage annexés aux entrées, au centre; l’espace de vie commune où un foyer était placé. Des ouvertures pratiquées dans le toit permettaient d’évacuer la fumée et assuraient un apport de lumière durant le jour.

 

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