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La goahti, ou maison de tourbe

maquette et recherche par

Jade Kim Beltran et Christian Potvin-Gingras

 

 

TERRITOIRE

Représentant l’un des derniers grands groupes autochtones de l’Europe, les Samis occupent le nord de la Scandinavie ainsi qu’une portion de la péninsule de Kola, au nord-ouest de la Russie. On donne le nom de Laponie à ce vaste territoire qu’ils sillonnent depuis près de 12 000 ans. Ces terres font aujourd’hui partie du patrimoine mondial de l’UNESCO et constituent le plus grand site naturel protégé de toute l’Europe.

 

Malgré qu’une bonne partie de la population samis soit aujourd’hui pleinement intégrée dans les zones urbaines, il subsiste néanmoins un maigre dix pourcent qui continue de pratiquer des activités ancestrales transfrontalières telles que l’élevage et le pastoralisme de rennes.

 

MODES DE VIE

Traditionnellement, les Samis des régions côtières étaient sédentaires et vivaient des ressources de la mer, de la forêt et des champs avoisinants, leurs assurant une agriculture de subsistance. Une autre partie de la population pratiquait un mode de vie semi-nomade en lien avec le déplacement des troupeaux de rennes. Au courant du 16e siècle, la chasse des rennes a laissé sa place au pastoralisme dans le but de contrôler les populations en déclins. 

 

LES TYPES D'HABITATIONS

Adaptés à leurs différents modes de vie, les Samis ont développé différentes habitations qui se conditionnent en fonction des climats qu’ils doivent traverser et des ressources qui leur sont disponibles. Les semi-nomades utilisaient la lavvu, une habitation légère, conique, faite de pôle de bois et recouverte de peaux de rennes. Les Samis des régions côtières, sédentaires, tiraient profit d’une habitation plus massive appelée la goahti, ou communément: maison de tourbe.

 

LA GOAHTI

Vieille de près de 500 ans la goahti présente un plan circulaire asymétrique aux dimensions variables. L’espace intérieur fait 2,4m X 3,5m et abrite jusqu’à huit personnes. Au centre de la goahti, on retrouve un foyer (arran) dont la chaleur est précieusement gardée par la forme en dôme de l’habitation. Une ouverture est pratiquée au toit afin d’évacuer la fumée. La porte, constituée de planches de bois pivotant sur un cadre rigide, est positionnée dans l’axe contraire aux vents dominant et donne sur un vestibule, uk’sa. Cet espace sert également de petit entrepôt. À l’opposé se trouve l’espace sacré qu’est la cuisine, boasso. De part et d’autre de ces espaces, on retrouve les aires de repos et ceux utiles aux tâches quotidiennes. Pour plus de confort, elles sont recouvertes de branches et de peaux de rennes.

 

La structure de la goahti débute par deux arches de bois nommées beallji (oreille). Ce bois, prélevé des arbres ayant grandi à flanc de montagnes, a la propriété d’être naturellement courbé. Ainsi, chaque arche est elle-même constituée de deux pièces de bois jointes ensemble à leur sommet et où chaque sommet est relié par une tige de bois centrale. De longs pôles de bouleaux y sont ensuite appuyés pour servir de support à la troisième couche de l’enveloppe, soit l’écorce de bouleau. Cette dernière sert à solidifier la structure et agit comme barrière étanche à la tourbe qui y sera déposée. Une bonne épaisseur de tourbe est un isolant efficace et fait office de mortier avec le temps pour assurer la stabilité de l’habitation.

 

Le type de goahti décrit ci-haut est le plus courant, mais il existe des variantes dépendant des conditions et des différentes cultures.

 

 

 

 

ANDERSON, David G., Robert P.Wishart et al (2013). About the Hearth : 10 Perspectives on the Home, Hearth, and Household in the Circumpolar circle. [format électronique]. Londres, Angleterre : Berghahn Books. P. 72. 

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